Page 313 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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« Dès que la princesse aperçut ce
monstre, elle lui dit :
« Chien, au lieu de ramper devant moi,
tu oses te présenter sous
celle horrible forme et tu crois
m’épouvanter ! - Et toi, reprit le
lion, tu ne crains pas de contrevenir
au traité que nous avons
fait et confirmé par un serment
solennel, de ne nous nuire ni
faire aucun tort l’un à l’autre ! - Ah
! maudit, répliqua la prin-
cesse, c’est à toi que j’ai ce reproche
à faire. - Tu vas, interrom-
pit brusquement le lion, être payée de
la peine que tu m’as don-
née de revenir. » En disant cela, il
ouvrit une gueule effroyable
et s’avança sur elle pour la dévorer ;
mais elle, qui était sur ses
gardes, fit un saut en arrière, eut le
temps de s’arracher un che-
veu, et en prononçant deux ou trois
paroles, elle se changea en
un glaive tranchant, dont elle coupa le
lion en deux par le milieu
du corps.
« Les deux parties du lion disparurent,
et il ne resta que la
tête, qui se changea en un gros
scorpion. Aussitôt la princesse se