Page 312 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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d’où elle apporta un couteau qui avait
des mots hébreux gravés
sur la lame. Elle nous fit descendre
ensuite, le sultan, le chef des
eunuques, le petit esclave et moi, dans
une cour secrète du pa-
lais, et là, nous laissant sous une
galerie qui régnait autour, elle
s’avança au milieu de la cour, où elle
décrivit un grand cercle, et
y traça plusieurs mots en caractères
arabes anciens et autres
qu’on appelle caractères de Cléopâtre.
« Lorsqu’elle eut achevé et préparé le
cercle de la manière
qu’elle le souhaitait, elle se plaça et
s’arrêta au milieu, où elle fit
des adjurations, et elle récita des
versets de l’Alcoran. Insensi-
blement l’air s’obscurcit de sorte
qu’il semblait qu’il fût nuit et
que la machine du monde allait se
dissoudre. Nous nous sentî-
mes saisir d’une frayeur extrême, et
cette frayeur augmenta en-
core quand nous vîmes tout à coup
paraître le génie, fils de la
fille d’Eblis, sous la forme d’un lion
d’une grandeur épouvanta-
ble.