Page 323 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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j’obéirais exactement. Après quoi,
              reprenant la parole : » J’avais
              toujours vécu, poursuivit-il, dans une
              parfaite félicité, et jamais
              aucun accident ne l’avait traversée ;
              votre arrivée a fait évanouir
              le bonheur dont je jouissais : ma fille
              est morte, son gouverneur
              n’est plus, et ce n’est que par un
              miracle que je suis en vie. Vous
              êtes donc la cause de tous ces
              malheurs, dont il n’est pas possi-
              ble que je puisse me consoler. C’est
              pourquoi retirez-vous en
              paix, mais retirez-vous incessamment ;
              je périrais moi-même si
              vous demeuriez ici davantage, car je
              suis persuadé que votre
              présence porte malheur : c’est tout ce
              que j’avais à vous dire.
              Partez, et prenez garde de paraître
              jamais dans mes états : au-
              cune considération ne m’empêcherait de
              vous en faire repen-
              tir. » Je voulus parler ; mais il me
              ferma la bouche par des paro-
              les remplies de colère, et je fus
              obligé de m’éloigner de son pa-
              lais.

              « Rebuté, chassé, abandonné de tout le
              monde, et ne sa-
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