Page 562 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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« Quand la veuve de Noureddin Ali, qui
était demeurée as-
sise comme une femme qui ne prenait
plus de part aux choses
du monde, eut compris par le discours
qu’elle venait d’entendre
que le cher fils qu’elle regrettait
tant pouvait vivre encore, elle se
leva et embrassa très-étroitement Dame
de Beauté et son petit
Agib, en qui reconnaissant les traits
de Bedreddin, elle versa des
larmes d’une nature bien différente de
celles qu’elle répandait
depuis si longtemps. Elle ne pouvait se
lasser de baiser ce jeune
homme, qui, de son côté, recevait ses
embrassements avec tou-
tes les démonstrations de joie dont il
était capable. « Madame,
dit Schemseddin Mohammed, il est temps
de finir vos regrets et
d’essuyer vos larmes : il faut vous
disposer à venir en Égypte
avec nous. Le sultan de Balsora me
permet de vous emmener, et
je ne doute pas que vous n’y
consentiez. J’espère que nous ren-
contrerons enfin votre fils mon neveu,
et si cela arrive, son his-
toire, la vôtre, celle de ma fille et
la mienne, mériteront d’être