Page 573 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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cette épreuve, et prit un morceau de la
tarte à la crème ; mais il
fut obligé de le retirer de sa bouche,
car le cœur lui souleva. Il ne
laissa pas pourtant de mentir encore,
en disant qu’il avait tant
mangé le jour précédent, que l’appétit
ne lui était pas encore
revenu. Le vizir, irrité de tous les
mensonges de l’eunuque, et
convaincu qu’il était coupable, le fit
coucher par terre et com-
manda qu’on lui donnât la bastonnade.
Le malheureux poussa
de grands cris en souffrant ce
châtiment et confessa la vérité. «
Il est vrai, s’écria-t-il, que nous
avons mangé une tarte à la
crème chez un pâtissier, et elle était
cent fois meilleure que celle
qui est sur cette table. »
« La veuve de Noureddin Ali crut que
c’était par dépit
contre elle et pour la mortifier que
Schaban louait la tarte du
pâtissier ; c’est pourquoi s’adressant
à lui : « Je ne puis croire,
dit-elle, que les tartes à la crème de
ce pâtissier soient plus ex-
cellentes que les miennes. Je veux,
m’en éclaircir ; tu sais où il