Page 572 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
P. 572
l’eunuque : « Quoi ! malheureux, tu as
la hardiesse d’abuser de
la confiance que j’ai en toi ! »
Schaban, quoique suffisamment
convaincu par le témoignage d’Agib,
prit le parti de nier encore
le fait. Mais l’enfant soutenant
toujours le contraire : « Mon
grand-père, dit-il à Schemseddin
Mohammed, je vous assure
que nous avons si bien mangé l’un et
l’autre, que nous n’avons
pas besoin de souper. Le pâtissier nous
a même régalés d’une
grande porcelaine de sorbet. - Hé bien
! méchant esclave,
s’écria le vizir en se tournant vers
l’eunuque, après cela, ne
veux-tu pas convenir que vous êtes
entrés tous deux chez un
pâtissier, et que vous y avez mangé ? »
Schaban eut encore
l’effronterie de jurer que cela n’était
pas vrai. « Tu es un men-
teur, lui dit alors le vizir, je crois
plutôt mon petit-fils que toi.
Néanmoins, si tu peux manger toute
cette tarte à la crème qui
est sur cette table, je serai persuadé
que tu dis la vérité. »
« Schaban, quoiqu’il en eût jusqu’à la
gorge, se soumit à