Page 570 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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qu’on lui avait servi, que, feignant de
ne le pas trouver à son
goût, il le laissa tout entier, et
Schaban, c’est le nom de
l’eunuque, fit la même chose. La veuve
de Noureddin Ali
s’aperçut avec chagrin du peu de cas
que son petit-fils faisait de
sa tarte. « Hé quoi ! mon fils, lui
dit-elle, est-il possible que vous
méprisiez ainsi l’ouvrage de mes
propres mains ! Apprenez que
personne au monde n’est capable de
faire de si bonnes tartes à
la crème, excepté votre père Bedreddin
Hassan, à qui j’ai ensei-
gné le grand art d’en faire de
pareilles. - Ah ! ma bonne
grand’mère, s’écria Agib, permettez-moi
de vous dire que si
vous n’en savez pas faire de
meilleures, il y a un pâtissier dans
cette ville qui vous surpasse dans ce
grand art : nous venons
d’en manger chez lui une qui vaut
beaucoup mieux que celle-
ci. »
« À ces paroles, la grand’mère
regardant l’eunuque de tra-
vers : « Comment, Schaban, lui dit-elle
avec colère, vous a-t-on