Page 285 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
Mais tu ne m'écoutes pas. Tu détournes la tête,
comme un lion dédaigneux.
Ton eœur est pris. Tes yeux que j'aime sont fixés
sur une infidèle et une impie.
Sur ses yeux bleus comme des turquoises. Et les
mains tremblent de désir quand tu penses à ses che-
veux dorés comme des grains de maïs mûrs.
Tu aimes une Européenne, Mhammed. Elle t'a volé
à moi. Elle m'a pris ma vie. Elle t'a pris, toi, que
j'aime.
Sa peau est pâle comme le burnous blanc d'un
cheikh. Sa main est froide comme le serpent qui s'en-
roule autour du bras du charmeur.
Je sens ma poitrine qui se gonfle comme le torrent
des montagnes au printemps. Je sens ma haine qui
grandit comme l'ombre quand vient le soir.
Je la hais. Je voudrais satisfaire en même temps
tout mon amour pour toi et ma haine pour elle. Je
voudrais boire sur tes lèvres tout le sang de son cœur!
CHANSON POPULAIRE SYRIENNE
Si tes refus et tes coquetteries
Doivent me faire mourir un peu chaque jour,
Résume plutôt, par pitié, en une seule
Toutes mes morts, comme toutes mes peines.
Prends mon fusil, et charge-le.
L'étincelle jaillit bien de la pierre.
Voici la poudre et voici les balles.
Charge, vise-moi, et fais feu.
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