Page 36 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                            ARABES





    que tu n'aies point encore récité à quelqu'un ? inter-
    roge l'homme de    l'art.
      — Si fait.
      — Eh bien    ! récite-les-moi.
      Le poète s'exécute, déclame sa kacida.
      — Te voilà guéri, proclame alors le médecin. C'était
    ce poème rentré qui te gênait et pesait ainsi sur ton
    cœur.




      — En me baignant dans l'oued,          hier,  j'ai perdu
    mon zeb,   dit une nuit    Maronf    à  sa femme,    pour
   l'éprouver.
      — Quel malheur        s'écria-t-elle. Comment faire
                          !                                  ?
      — Je pourrais bien en acheter un autre au médecin
   roumi (européen),     dit-il. Mais c'est cher.
      — Qu'à cela ne tienne,     dit l'épouse en allant cher-
    cher  ses bijoux.  Voici mon     collier de dinars   d'or,
   ma Khamsa (main de Fatma)         et mes pierres précieu-
   ses. Vends-les, et achètes-en tant que tu pourras pour
   ne jamais en manquer.





      Un Arabe de la campagne, venu un jour à Fès, est
   invité à dîner par un bourgeois de       cette ville.
      On apporte le repas, on attaque le méchoui de mou-
   ton  et chacun mange.
      L'hôte aperçoit un cheveu sur      le morceau que     le
   paysan porte à     sa bouche,   le  lui  fait remarquer  et
   l'enlève poliment.
      'Mais l'Arabe est furieu^i et sort en déclarant  :
      — Je ne peux décidément pas manger dans une
   maison    oii  l'on  surveille de  si près ma nourriture
   qu'on remarque un poil sur un morceau de viande...
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