Page 41 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA

HISTOIRES ARABES

de la famille des Barmécides, jusqu'alors toute-puis-
sante.
Haroun dissimula quelque temps et continua à
combler son vizir de présents. Mais un jour qu'il
était un peu ivre, le calife se décida à donner l'ordre
fatal, et envoya le nègre eunuque Masrour, son porte-
glaive et l'exécuteur habituel des hautes œuvres, cher-
cher la tête de Giafar.
On n'accorda même pas au corps de ce dernier les
honneurs funèbres, mais on le brûla et on dispersa ses
cendres au vent.
Un historien raconte qu'en consultant les archives
impériales, il vit sur un registre de comptes, à quel-
ques jours d'intervalle seulement :
Pour un vêtement d'honneur donné par le calife
au vizir Giafar : ^oo.ooo pièces d'or.
Bâches et roseaux pour brûler le corps de Giafar :
il 2 dinar.

Un homme se prétendait prophète. On lui de-
manda un miracle comme preuve de sa mission.
— Voici une serrure compliquée, lui dit-on.
Ouvre-la sans clef.
— Ai-je dit que j'étais serrurier ou prophète ?
déclara l'imposteur.

Un aveugle, Un sourd, un chauve et un cul-de-
jatte s^asscpcient pour voler. Ils ne sont pas très
braves.
Partis un jour en expédition, ils se croient décou-
verts et se mettent à trembler.
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