Page 44 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
P. 44
HISTOIRES ARABES
sommes rendus en volant à travers les airs comme
des oiseaux.
— Ah ! oui, dit l'épouse acariâtre. Je t'ai vu et
j'ai même remarqué que tu volais tout de travers.
Belkacem, riche commerçant d'Alger, reçoit un
jour la visite d'un pauvre, qui lui dit :
— Tous les musulmans sont frères. Donne-moi
donc de ta fortune ma part de frère.
— Volontiers, dit le richard. Voilà cinquante cen-
times.
Le pauvre n'était pas content.
— Que veux-tu donc de plus ? dit le commerçant.
Tu as plus que ta part. Je te conseille de n'en pas
parler aux autres frères. Car si tous réclamaient leur
part, la tienne serait encore plus petite.
Un courtisan d'un calife de Cordoue fut chargé
par son maître d'escorter sa favorite qui faisait un
voyage.
Le courtisan savait que l'envie et la calomnie
n'épargnent personne à la cour des grands. Pour
se mettre à Tabri de ces fléaux, il porta, avant de
partir, au calife, un coffret scellé en lui disant qu'il
y avait déposé ce qu'il avait de plus précieux et le
priait de garder ce dépôt jusqu'à son retour.
En effet, les mauvaises langues insinuèrent au
Sultan qu'il était dangereux de confier à un ho^me,
si sûr parût-il être, son honneur et la vertu d'Orne
femme.
Le calife se laissa influencer et, quand le courtisan
fut revenu, regarda celui-ci d'un nïauvais œil.
— 49 -