Page 45 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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       HISTOIRES                             ARABES





         Alors,  le courtisan dit à son maître    :
         — Je    te prie de   faire apporter   le  coffret que  je
       t'ai remis avant mon départ,     et de le faire ouvrir.
          On ouvrit le coffret.
          Il contenait  le sexe même du courtisan, qui avait
       voulu,   de  sa propre main,     se  faire eunuque pour
       prévenir   la  calomnie   et rendre   inattaquable   l'hon-
       neur du roi et de sa favorite.
         Le calife lui rendit toute sa confiance et l'éleva aux
       plus hauts emplois, ému d'un pareil sacrifice.


                                  3--C

         Un homme rencontra,        dit-on, un démon      sur  lo.^
       épaules duquel était monté un vieux juif qui lui mar-
       telait les côtes de coups de talon,   lui bourrait  la tète
       de coups de poing, et l'obligeait à le porter.
         — Ce    juif est   plus  fort  que moi,    gémissait   le
       pauvre démon.     Il y  a là une ruse, une malice plus
       que diabolique et qui dépasse mon intelligence à moi.
       En m'y appliquant longtemps,        peut-être arriverai-jc
       enfin à  la deviner...

                                  Î-C


         Entre frères rien ne se refuse.
          Un marrakechi dit un jour à son jeune frère         :
         — J'ai une faveur à te demander.
         — Qu'est-ce que c'est ? Je ne demande pas mieux
       si  c'est en mon pouvoir.
          — Eh bien    ! je voudrais te...
         — Oh    ! ne pourrais-tu me demander autre chose ?
         — Comment       ! tu es mon frère,  et tu me refuserais
       cela  ! A qui donc veux-tu que je m'adresse ?
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