Page 32 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
P. 32
HISTOIRES ARABES
propositions, et comme elle acceptait, l'emmena dans
sa mesria (petite maison, attenant à la grande, et qui
sert de « garçonnière »).
La femme ne levait pas son voile, ce qui n'empêcha
pas notre poète d'obtenir ses faveurs.
Quand elle n'eut plus rien à refuser à son galant
mari, l'épouse releva son voile et commença à l'in-
sulter :
— C'est ainsi que tu voulais me tromper I Coureur I
Libertin î Rougis de ta conduite...
Mais, sans s'émouvoir autrement, Abou Nowas
lui
dit :
— Comme tu es douce et charmante quand je te
prends comme maîtresse
! Et comme tu es froide et
désagréable quand tu es ma femme légitime
!
Mustapha, vieil avare, avait des babouches fort
usées qu'il traînait depuis plusieurs années. A force
de les ressemeler en y ajoutant des pièces de cuir,
elles étaient devenues extrêmement grandes et extrê-
mement lourdes.
Toute la ville connaissait les monstrueuses babou-
ches de Mustapha.
Mustapha fît un jour une bonne affaire il acheta
:
un lot de flacons d'eau de rose à un prix dérisoire
d'un marchand acculé à la faillite. Mis en bonne hu-
meur par cet espoir de gain, le vieil avare pensa qu'il
pouvait se payer un bain, ce qu'il n'avait pas fait de-
puis longtemps.
Il se rendit donc au hammam. En sortant, il ne
retrouva plus ses vieilles babouches à la place où il
les avait laissées. Au lieu d'elles il y avait de belles
babouches toutes neuves.
— C'est un ami qui veut me faire un cadeau et prend
- 37-