Page 29 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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      HISTOIRES                             ARABES





         Aussitôt,  l'épou&e affecte d'être fort  triste de  cette
      séparation,  et demande     :
         — A qui me laisseras-tu     ?
         — A celui qui est là-haut,     dit le mari, en levant
      le doigt au   ciel, pour désigner Dieu.
         Alors l'amant qui est eaché dans le coffre au som-
      met du placard,     s'écrie  :
         — Mais   il n'y a pas que moi. Je ne suis pas le seul.
      Il V en a un autre en bas, dans la natte.


                                 D-C


         Dans une tribu du Djebel marocain vivait un vieil-
      lard qui passait pour moins ignorant que les autres,
      car  il avait quelque peu voyagé.   Il se nommait Ammi
      Amar, l'oncle Amar.
         Chaque fois    qu'une chose    étrange   se produisait,
      c'était lui qui fournissait des explications.
         Un  jour une troupe de Djebala         entreprirent un
      petit voyage avec lui pour aller faire la moisson près
      d'Ouezzan. On rencontra d'abord un puits.
        — Qu'est-ce que cela ? se demanda-t-on.
        — C'est là, dit Ammi Amar, que l'on garde le mi-
      naret pendant la nuit.
        — Comme tu es savant        ! s'exclamèrent ses compa-
      gnons.
        — Vous ne mentez pas, dit-il, en caressant sa lon-
      gue barbe. Sans mon aide, que seriez-vous         P
         Un peu plus loin on trouva une faucille abandon-
      née par terre au coin d'un champ.
        — C'est,   déclara  le vieux, un ancien     croissant de
      lune qui est tombé pour faire place au nouveau quar-
      tier. Pauvres gens   !  Sans mon aide, que seriez-vous ?
        Enfin,   ils virent un  cham.eau.   Or,  cet animal   est
      inconnu dans leuTs montagnes. A la vue de cette bête
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