Page 26 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA

HISTOIRES ARABES

dre de tuer tous les teigneux. Vois ses gardes qui ac-
courent.
— Comment faire ? fit l'homme affolé.
— Donne-moi tes habits et enferme-toi dans ces
latrines.
Quand les gardes arrirèrent, ils ne reconnurent pas
Bahloul qui, la tête cachée sous le capuchon de la
djellaba du teigneux, faisait mine de laver le linge et,
quand ils l'interrogèrent, les envoya dans une direc-
tion imaginaire. -

3-C

Bahloul se dispute avec sa femme Bahloula à qui
donnera, ou plutôt à qui ne donnera pas à manger
ce jour-là à l'âne. iSi l'un ni l'autre ne veut céder.
— Faisons une convention, dit-il. Celui de nous deux
qui parlera le premier ira porter sa nourriture à l'âne.
— Soit, dit la femm«.
Et tous deux ferment obstinément la bouche.
Pour se distraire, la femme Aa faire un tour chez
des voisins. Bahloul reste seul à la maison.
Surviennent des voleurs qui entrent et se met-
tent à dévaliser la dem«ure sous l'œil de Bahloul qui
ne dit pas un mot : II» emportent meubles, vaisselle,
vêtements et dîner. Le maître du logis n'ouvre pas la
bouche.
Quelqu'un va prévenir Bahluula. EUe accourt. Elle
\oit la catastrophe : la maison complètement vide.
Elle lève les bras au ciel et sécrie :
— Qu'est-ce que cela. Seigneur Dieu tout-puissant
î
Comment as-tu laissé faire ça ?
— Ah 1 c'est toi qui mas parlé la première, s'écrie
alors Bahloul triomphant. C'est toi qui dois porter à
manger à notre âne.
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