Page 30 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                             ARABES





   étrange, énorme, à la bosse bizarre et aux grosses lè-
   vres,  ils furent  saisis de frayeur  et consultèrent de
   nouveau Ammi Amar.
     — C'est,   dit-il,  Sidi Rabbi.
     Or Rabbi veut dire Dieu, notre maître.
     Le chameau se mit à brouter du blé. Alors une des
   femmes tomba à genoux devant lui et s'écria         :
     — Ya     Sidi Rabbi   !  Laisse, nous  t'en  prions, un
   peu de blé pour tes pauvres créatures,





      Bahloul était alors bouffon du sultan.
     Celui-ci  lui  fît un jour cadeau d'un beau       caftan
   d'honneur, pour le récompenser de ses facéties.
     Sortant du palais, Bahloul passa devant       la maison
   de  la  fille d'un vizir qui l'interpella et  lui demanda
   de lui céder le caftan.
     — Je veux bien,      dit Bahloul, mais à la condition
   que je fasse avec    toi ce que l'homme      fait avec   la
   femme.
     — Entendu, dit la jeune      fille, qui était fort déver-
   gondée.
     Bahloul   entra chez   elle,  se coucha sur    le  lit,  et
   commença     à lutiner  la  belle. Mais au lieu de faire
   l'amour dans    la position normale,    la femme    se mit
   par-dessus,  le bouffon prétendant qu'il avait mal au
   dos.
     Quand tout fut    fini,  elle réclama la robe.
     — Pas du tout,     dit Bahloul. La condition n'a pas
   été remplie. C'est ^au contraire toi qui as fait l'homme.
   Il faut recommencer.
      Au  fond,  la  belle ne demandait pas mieux.        Elle
   s'exécuta dans   le bon sens, puis demanda la robe.
     — Le compte n'y est pas, dit Bahloul. La première
   fois, c'était toi qn\ me devais une robe, cette fois nous
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