Page 7 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
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Une femme qui avait déjà enterré cinq maris se
remaria encore une fois. Voici qu'un jour, le sixième
tomba, lui aussi, gravement malade.
Kilo le soigna tendrement et, quand el'le le vit mo-
ribond, témoigna beaucoup de tristesse.
— Que vais-je devenir ':) lui disait-elle. A qui me
laissera s -tu ?
— A l'infortuné septième, fit le mari dans uiï der-
nier soupir.
Les pets sont chose très honteuse chez les Djehala
marocains.
On raconte que l'un d'eux, nommé Mohand ben
Amar, au cours d'une réunion dans son village,
lâcha involontairement un pet.
Il en fut si honteux, qu'il partit et resta absent
pendant deux ans.
Au bout de ce temps, il eut envie de revoir son vil-
lage et s'en rapprocha.
De loin, il appela quelqu'un et lui demanda des
nouvelles de Mohand ben Amar.
— Depuis qu'il a pété, lui répondit-on sans le
reconnaître, il n'a pas reparu.
Le pauvre djibli comprit que le souvenir de son
incongruité était ineffaçable, et s'en alla pour vaga-
bonder encore.
Un homme qui témoignait devant le cadi ht un pet.
— Tais-toi, dit-il alors à son cul. Laisse-moi parler
seul, ou ,bien parle seul. Si nous parlons tous deux
à la fois, on ne pourra rien entendre.
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