Page 11 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
3-C
Un juif du Mellah (ghettoj taillait un jour une
robe dans une étoffe de grand prix devant le sultan.
Il avait bien envie d'en chiper un morceau, mais n'y
arrivait pas, car le sultan le regardait.
Alors, il fit exprès un grand pet. Le sultan se mit
à rire tellement qu'il se renversa en arrière. Profilant
de ce moment, notre juif coupa un morceau de
Téloffc et le subtilisa adroitement.
— N'en lâcheras- tu point un autre ? lui dit
quelques instants après le sultan.
— Non, Sidna, répondit le juif. Je craindrais que
l'étoffe ne devînt trop courte.
3-C
Une nuit que le calife Haroun Ar Rachid était
couché avec deux jolies concubines, nommées l'une
Yasmina, l'autre Maïmouna, chacune de celles-ci
luttait à qui mériterait le mieux ses faveurs et
s'efforçait de trouver les plus douces caresses.
Yasmina massait les pieds du calife, pendant que
Maïmouna caressait sa virilité. Sous l'influence de
cette caresse, la chose en question prit soudain un
développement considérable.
Alors Yasmina, jalouse, s'en empara à pleines
mains.
— Ce n'est pas juste ! s'écria alors Maïmouna.
Tu gardes le capital pour ' toi seule, sans même
songer à me laisser les mtérêts.
Et elle lui arracha l'objet des mains.
L'esclave ainsi frustrée répliqua :
— Il est écrit : a Celui qui fait revivre une terre
morte en devient propriétaire légitime. »
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