Page 9 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
n'étant pas chez lui, elle revint le dire à la jeune
femme.
— Qu'à cela ne tienne, s'écria celle-ci. Je ne veux
pas attendre. Va me chercher n'importe qui.
La yieille procureuse sortit donc et elle rencontra
près de là un homme qu'elle connaissait pour lui
avoir ménagé souvent de galants rendez- vous.
— Veux-tu une jolie femme ? lui dit-elle à l'oreille.
L'autre accepta et la suivit. Or, cet homme était
justement le propre mari de la femme en question.
Quand il vit que la maquerelle le conduisait à sa
propre demeure, il fut stupéfait et furieux ; et aus-
sitôt entré, il insulta et menaça son épouse.
Mais celle-ci ne se troubla point pour si peu.
— Les hommes sont tous les mêmes ! Comment I
vaurien ! ! tu suis la première procureuse venue et
veux m'être infidèle. Car c'est une ruse que j'ai em-
ployée pour t'éprouver.
Et c'est elle qui injuria son époux tout confus...
Un jour le Griffon, que Salomon avait établi roi
de tous les oiseaux, paria arec ce, roi-prophète qu'il
réussirait à empêcher le mariage de la fille du roi
de l'Orient avec le fils du roi de l'Occident, prévu par
la sagesse divine.
— On ne peut s'opposer à ce que Dieu veut, lui dit
Salomon.
Mais le Griffon ne voulut rien entendre, aveuglé
qu'il ^tait par l'orgueil.
Il enleva donc la fille du roi de l'Orient et l'installa
avec sa mère sur la montagne Kaf, au delà des sept
mers inaccessibles, dans un palais au sommet d'un
arbre géant. Il était sûr que nul ne viendrait l'y cher-
cher.
Mais ce qui est mektoub (écrit) est mektoub...
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