Page 151 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
P. 151
remarquai qu’elle entra dans un petit
bois dont les allées étaient
bordées de palissades fort épaisses. Je
m’y rendis par un autre
chemin ; et, me glissant derrière la
palissade d’une allée assez
longue, je la vis qui se promenait avec
un homme.
« Je ne manquai pas de prêter une
oreille attentive à leurs
discours, et voici ce que j’entendis :
« Je ne mérite pas, disait la
reine à son amant, le reproche que vous
me faites de n’être pas
assez diligente : vous savez bien la
raison qui m’en empêche.
Mais si toutes les marques d’amour que
je vous ai données jus-
qu’à présent ne suffisent pas pour vous
persuader de ma sincéri-
té, je suis prête à vous en donner de
plus éclatantes : vous n’avez
qu’à commander ; vous savez quel est
mon pouvoir. Je vais, si
vous le souhaitez, avant que le soleil
se lève, changer cette
grande ville et ce beau palais en des
ruines affreuses, qui ne se-
ront habitées que par des loups, des
hiboux et des corbeaux.
Voulez-vous que je transporte toutes
les pierres de ces murail-