Page 148 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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Une de ces femmes dit à l’autre : «
N’est-il pas vrai que la
reine a grand tort de ne pas aimer un
prince aussi aimable que
le nôtre ? - Assurément, répondit la
seconde. Pour moi, je n’y
comprends rien, et je ne sais pourquoi
elle sort toutes les nuits,
et le laisse seul. Est-ce qu’il ne s’en
aperçoit pas ? - Hé ! com-
ment voudrais-tu qu’il s’en aperçût ?
reprit la première : elle
mêle tous les soirs dans sa boisson un
certain suc d’herbe qui le
fait dormir toute la nuit d’un sommeil
si profond, qu’elle a le
temps d’aller où il lui plaît ; et à la
pointe du jour, elle vient se
recoucher auprès de lui ; alors elle le
réveille, en lui passant sous
le nez une certaine odeur. »
« Jugez, seigneur, de ma surprise à ce
discours, et des sen-
timents qu’il m’inspira. Néanmoins,
quelque émotion qu’il me
pût causer, j’eus assez d’empire sur
moi pour dissimuler : je fis
semblant de m’éveiller et de n’avoir
rien entendu.
« La reine revint du bain ; nous
soupâmes ensemble, et,