Page 144 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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fortune est inconstante ! s’écria-t-il
              ; elle se plaît à abaisser les
              hommes qu’elle a élevés. Où sont ceux
              qui jouissent tranquillement d’un
              bonheur
              qu’ils tiennent d’elle, et dont les
              jours sont
              toujours purs et sereins ? »

              Le sultan, touché de compassion de le
              voir en cet état, le
              pria très-instamment de lui dire le
              sujet d’une si grande dou-
              leur : « Hélas ! seigneur, lui répondit
              le jeune homme, comment
              pourrais-je n’être pas affligé ? et le
              moyen que mes yeux ne
              soient pas des sources intarissables de
              larmes ? » À ces mots ;
              ayant levé sa robe, il fit voir au
              sultan qu’il n’était homme que
              depuis la tête jusqu’à la ceinture, et
              que l’autre moitié de son
              corps était de marbre noir…

              En cet endroit, Scheherazade
              interrompit son discours pour
              faire remarquer au sultan des Indes que
              le jour paraissait. Scha-
              hriar fut tellement charmé de ce qu’il
              venait d’entendre, et il se
              sentit si fort attendri en faveur de
              Scheherazade, qu’il résolut de
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