Page 155 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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du roi mon père, tué dans une bataille,
              et celle d’un de mes frè-
              res, qui est tombé dans un précipice. »

              « Je ne fus pas fâché qu’elle prît ce
              prétexte pour cacher le
              véritable sujet de son affliction, et
              je jugeai qu’elle ne me soup-
              çonnait pas d’avoir tué son amant : «
              Madame, lui dis-je, loin de
              blâmer votre douleur, je vous assure
              que j’y prends toute la part
              que je dois. Je serais extrêmement
              surpris que vous fussiez in-
              sensible à la perte que vous avez
              faite. Pleurez ; vos larmes sont
              d’infaillibles marques de votre
              excellent naturel. J’espère néan-
              moins que le temps et la raison
              pourront apporter de la modéra-
              tion à vos déplaisirs. »

              « Elle se retira dans son appartement,
              où, se livrant sans ré-
              serve à ses chagrins, elle passa une
              année entière à pleurer et à
              s’affliger. Au bout de ce temps-là,
              elle me demanda la permis-
              sion de faire bâtir le lieu de sa
              sépulture dans l’enceinte du pa-
              lais, où elle voulait, disait-elle,
              demeurer jusqu’à la fin de ses
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