Page 160 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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auprès du noir, se leva comme une furie
              : « Ah ! cruel, me dit-
              elle, c’est toi qui causes ma douleur.
              Ne pense pas que je
              l’ignore, je ne l’ai que trop longtemps
              dissimulé : c’est ta barbare
              main qui a mis l’objet de mon amour
              dans l’état pitoyable où il
              est ; et tu as la dureté de venir
              insulter une amante au déses-
              poir ! - Oui, c’est moi, interrompis-
              je, transporté de colère,
              c’est moi qui ai châtié ce monstre
              comme il le méritait ; je devais
              te traiter de la même manière ; je me
              repens de ne l’avoir pas
              fait, et il y a trop longtemps que tu
              abuses de ma bonté. » En
              disant cela je tirai mon sabre et je
              levai le bras pour la punir.
              Mais regardant tranquillement mon
              action : « Modère ton cour-
              roux, » me dit-elle avec un sourire
              moqueur. En même temps
              elle prononça des paroles que je
              n’entendis point, et puis elle
              ajouta : « Par la vertu de mes
              enchantements, je te commande
              de devenir tout à l’heure moitié marbre
              et moitié homme. »
              Aussitôt, seigneur, je devins tel que
              vous me voyez, déjà mort
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