Page 163 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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de mon empire et à ma métamorphose :
elle vient chaque jour
me donner, sur mes épaules nues, cent
coups de nerf de bœuf,
qui me mettent tout en sang. Quand ce
supplice est achevé, elle
me couvre d’une grosse étoffe de poil
de chèvre, et met par-
dessus cette robe de brocard que vous
voyez, non pour me faire
honneur, mais pour se moquer de moi. »
En cet endroit de son discours, le
jeune roi des Îles Noires
ne put retenir ses larmes, et le sultan
en eut le cœur si serré,
qu’il ne put prononcer une parole pour
le consoler. Peu de
temps après, le jeune roi, levant les
yeux au ciel, s’écria : « Puis-
sant créateur de toutes choses, je me
soumets à vos jugements
et aux décrets de votre Providence ! Je
souffre patiemment tous
mes maux, puisque telle est votre
volonté ; mais j’espère que
votre bonté infinie m’en récompensera.
»
Le sultan, attendri par le récit d’une
histoire si étrange, et
animé à la vengeance de ce malheureux
prince, lui dit : « Ap-