Page 162 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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mença de cette sorte : Le roi demi-
              marbre et demi-homme
              continua de raconter son histoire au
              sultan :

              « Après, dit-il, que la cruelle
              magicienne, indigne de porter
              le nom de reine, m’eut ainsi
              métamorphosé et fait passer dans
              cette salle par un autre enchantement,
              elle détruisit ma capitale,
              qui était très-florissante et fort
              peuplée ; elle anéantit les mai-
              sons, les places publiques et les
              marchés, et en fit l’étang et la
              campagne déserte que vous avez pu voir.
              Les poissons de quatre
              couleurs qui sont dans l’étang, sont
              les quatre sortes d’habitants
              de différentes religions qui la
              composaient : les blancs étaient
              les Musulmans ; les rouges, les Perses,
              adorateurs du feu ; les
              bleus, les Chrétiens ; et les jaunes,
              les Juifs. Les quatre collines
              étaient les quatre îles qui donnaient
              le nom à ce royaume.
              J’appris tout cela de la magicienne,
              qui, pour comble
              d’affliction, m’annonça elle-même ces
              effets de sa rage. Ce n’est
              pas tout encore ; elle n’a point borné
              sa fureur à la destruction
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