Page 275 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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impudente, une menteuse : la cognée et
              les pabouches que voilà,
              pourquoi se trouvent-elles ici ? - Je
              ne les ai jamais vues qu’en
              ce moment, reprit la princesse. De
              l’impétuosité dont vous êtes
              venu, vous les avez peut-être enlevées
              avec vous en passant par
              quelque endroit, et vous les avez
              apportées sans y prendre
              garde. »

              « Le génie ne repartit que par des
              injures et par des coups,
              dont j’entendis le bruit. Je n’eus pas
              la fermeté d’ouïr les pleurs
              et les cris pitoyables de la princesse
              maltraitée d’une manière si
              cruelle. J’avais déjà quitté l’habit
              qu’elle m’avait fait prendre, et
              repris le mien, que j’avais porté sur
              l’escalier le jour précédent à
              la sortie du bain. Ainsi j’achevai de
              monter, d’autant plus péné-
              tré de douleur et de compassion que
              j’étais la cause d’un si
              grand malheur, et qu’en sacrifiant la
              plus belle princesse de la
              terre à la barbarie d’un génie
              implacable, je m’étais rendu cri-
              minel et le plus ingrat de tous les
              hommes.
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