Page 277 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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l’excès de mon imprudence. Rien,
disais-je, n’aurait égalé le
bonheur de la princesse et le mien si
j’eusse pu me contenir et
que je n’eusse pas brisé le talisman.
« Pendant que je m’abandonnais à ces
pensées affligeantes,
le tailleur entra et me dit : « Un
vieillard que je ne connais pas
vient d’arriver avec votre cognée et
vos babouches, qu’il a trou-
vées en son chemin, à ce qu’il dit. Il
a appris de vos camarades
qui vont au bois avec vous que vous
demeuriez ici. Venez lui
parler, il veut vous les rendre en main
propre. »
« À ce discours je changeai de couleur
et tout le corps me
trembla. Le tailleur m’en demandait le
sujet, lorsque le pavé de
ma chambre s’entr’ouvrit. Le vieillard,
qui n’avait pas eu la pa-
tience d’attendre, parut et se présenta
à nous avec la cognée et
les babouches. C’était le génie
ravisseur de la belle princesse de
l’île d’Ébène, qui s’était ainsi
déguisé, après l’avoir traitée avec
la dernière barbarie. « Je suis génie,
nous dit-il, fils de la fille