Page 281 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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que je te mettrai en liberté, et que je
              serai convaincu que tu ne
              l’as jamais vue qu’à présent, comme tu
              le dis. - Très-volontiers,
              lui repartis-je. Je pris le sabre de sa
              main… » Mais, sire, dit
              Scheherazade en s’interrompant en cet
              endroit, il est jour, et je
              ne dois point abuser de la patience de
              votre majesté. - Voilà des
              événements merveilleux, dit le sultan
              en lui-même : nous ver-
              rons demain si le prince eut la cruauté
              d’obéir au génie.

              Sur la fin de la nuit, Dinarzade ayant
              appelé la sultane, lui
              dit : Ma sœur, si vous ne dormez pas,
              je vous prie de continuer
              l’histoire que vous ne pûtes achever
              hier. - Je le veux, répondit
              Scheherazade ; et, sans perdre de
              temps, vous saurez que le se-
              cond calender poursuivit ainsi :

              « Ne croyez pas, madame, que je
              m’approchai de la belle
              princesse de l’île d’Ébène pour être le
              ministre de la barbarie du
              génie ; je le fis seulement pour lui
              marquer par mes gestes, au-
              tant qu’il me l’était permis, que comme
              elle avait la fermeté de
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