Page 279 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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du corps, me traîna hors de la chambre,
              et, s’élançant dans l’air,
              m’enleva jusqu’au ciel avec tant de
              force et de vitesse, que je
              m’aperçus plutôt que j’étais monté si
              haut que du chemin qu’il
              m’avait fait faire en peu de moments.
              Il fondit de même vers la
              terre, et l’ayant fait entr’ouvrir en
              frappant du pied, il s’y enfon-
              ça, et aussitôt je me trouvai dans le
              palais enchanté, devant la
              belle princesse de l’île d’Ébène. Mais,
              hélas ! quel spectacle ! je
              vis une chose qui me perça le cœur.
              Cette princesse était nue et
              tout en sang, étendue sur la terre,
              plus morte que vive, et les
              joues baignées de larmes.

              « Perfide, lui dit le génie en me
              montrant à elle, n’est-ce pas
              là ton amant ? » Elle jeta sur moi ses
              yeux languissants et ré-
              pondit tristement : « Je ne le connais
              pas, jamais je ne l’ai vu
              qu’en ce moment. - Quoi ! reprit le
              génie, il est cause que tu es
              dans l’état où te voilà si justement,
              et tu oses dire que tu ne le
              connais pas ? - Si je ne le connais
              pas, repartit la princesse,
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