Page 280 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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voulez-vous que je fasse un mensonge
qui soit cause de sa
perte ? - Eh bien, dit le génie en
tirant un sabre et le présentant
à la princesse, si tu ne l’as jamais
vu, prends ce sabre et lui
coupe la tête. - Hélas ! dit la
princesse, comment pourrais-je
exécuter ce que vous exigez de moi ?
Mes forces sont tellement
épuisées que je ne saurais lever le
bras, et quand je le pourrais,
aurais-je le courage de donner la mort
à une personne que je ne
connais point, à un innocent ? - Ce
refus, dit alors le génie à la
princesse, me fait connaître tout ton
crime. » Ensuite, se tour-
nant de mon côté : « Et toi, me dit-il,
ne la connais-tu pas ? »
« J’aurais été le plus ingrat et le
plus perfide de tous les
hommes si je n’eusse pas eu pour la
princesse la même fidélité
qu’elle avait pour moi, qui étais la
cause de son malheur. C’est
pourquoi je répondis au génie : «
Comment la connaîtrais-je,
moi qui ne l’ai jamais vue que cette
seule fois ? - Si cela est,
reprit-il, prends donc ce sabre et
coupe-lui la tête. C’est à ce prix