Page 282 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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sacrifier sa vie pour l’amour de moi,
je ne refusais pas
d’immoler aussi la mienne pour l’amour
d’elle. La princesse
comprit mon dessein. Malgré ses
douleurs et son affliction, elle
me le témoigna par un regard obligeant,
et me fit entendre
qu’elle mourait volontiers et qu’elle
était contente de voir que je
voulais aussi mourir pour elle. Je
reculai alors, et jetant le sabre
par terre : « Je serais, dis-je au
génie, éternellement blâmable
devant tous les hommes si j’avais la
lâcheté de massacrer, je ne
dis pas une personne que je ne connais
point, mais même une
dame comme celle que je vois, dans
l’état où elle est, près de
rendre l’âme. Vous ferez de moi ce
qu’il vous plaira, puisque je
suis à votre discrétion ; mais je ne
puis obéir à votre comman-
dement barbare.
« - Je vois bien, dit le génie, que
vous me bravez l’un et
l’autre, et que vous insultez à ma
jalousie. Mais par le traite-
ment que je vous ferai, vous connaîtrez
tous deux de quoi je suis