Page 276 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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« Il est vrai, disais-je, qu’elle est
              prisonnière depuis vingt-
              cinq ans ; mais, la liberté à part,
              elle n’avait rien à désirer pour
              être heureuse. Mon emportement met fin
              à son bonheur et la
              soumet à la cruauté d’un démon
              impitoyable. J’abaissai la
              trappe, la recouvris de terre et
              retournai à la ville, avec une
              charge de bois, que j’accommodai sans
              savoir ce que je faisais,
              tant j’étais troublé et affligé.

              « Le tailleur mon hôte marqua une
              grande joie de me re-
              voir. » Votre absence, me dit-il, m’a
              causé beaucoup
              d’inquiétude à cause du secret de votre
              naissance que vous
              m’avez confié. Je ne savais ce que je
              devais penser, et je crai-
              gnais que quelqu’un ne vous eût
              reconnu. Dieu soit loué de vo-
              tre retour. Je le remerciai de son zèle
              et de son affection ; mais
              je ne lui communiquai rien de ce qui
              m’était arrivé, ni de la rai-
              son pourquoi je retournais sans cognée
              et sans babouches. Je
              me retirai dans ma chambre, où je me
              reprochai mille fois
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