Page 341 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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lui. Dès que je fus assis : « Prince,
              me dit-il, je vais vous appren-
              dre une chose qui vous surprendra par
              sa singularité. Mon père
              est un marchand joaillier qui a acquis
              de grands biens par son
              travail et par son habileté dans sa
              profession. Il a un grand
              nombre d’esclaves et de
              commissionnaires, qui font des voyages
              par mer sur des vaisseaux qui lui
              appartiennent, afin
              d’entretenir les correspondances qu’il
              a en plusieurs cours où il
              fournit les pierreries dont on a
              besoin.

              « Il y avait longtemps qu’il était
              marié sans avoir eu
              d’enfants, lorsqu’il apprit qu’il
              aurait un fils dont la vie néan-
              moins ne serait pas de longue durée, ce
              qui lui donna beaucoup
              de chagrin à son réveil. Quelques jours
              après, ma mère lui an-
              nonça qu’elle était grosse, et le temps
              qu’elle croyait avoir conçu
              s’accordait fort avec le jour du songe
              de mon père. Elle accoucha
              de moi dans le terme des neuf mois, et
              ce fut une grande joie
              dans la famille.
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