Page 361 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
P. 361
bien éprouver notre malheureuse
destinée, vous n’avez qu’à
parler, nous allons vous donner la
satisfaction que vous nous
demandez. » Je leur dis que j’étais
résolu à tout événement.
« Encore une fois, reprit le même
seigneur, nous vous conseil-
lons de modérer votre curiosité : il y
va de la perte de votre œil
droit. - Il n’importe, repartis-je, je
vous déclare que si ce mal-
heur m’arrive, je ne vous en tiendrai
pas coupables et que je ne
l’imputerai qu’à moi-même. »
« Il me représenta encore que quand
j’aurais perdu un œil,
je ne devais point espérer de demeurer
avec eux, supposé que
j’eusse cette pensée, parce que leur
nombre était complet et qu’il
ne pouvait pas être augmenté. Je leur
dis que je me ferais un
plaisir de ne me séparer jamais d’aussi
honnêtes gens qu’eux ;
mais que si c’était une nécessité,
j’étais prêt encore à m’y sou-
mettre, puisqu’à quelque prix que ce
fût, je souhaitais qu’ils
m’accordassent ce que je leur
demandais.