Page 358 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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Après s’être noircis de la sorte, ils
se mirent a pleurer et à se
frapper la tête et la poitrine en
criant sans cesse : « Voilà le fruit
de notre oisiveté et de nos débauches !
»
« Ils passèrent presque toute la nuit
dans cette étrange oc-
cupation. Ils la cessèrent enfin ;
après quoi le vieillard leur ap-
porta de l’eau dont ils se lavèrent le
visage et les mains ; ils quit-
tèrent aussi leurs habits, qui étaient
gâtés, et en prirent d’autres,
de sorte qu’il ne paraissait pas qu’ils
eussent rien fait des choses
étonnantes dont je venais d’être
spectateur.
Jugez, madame, de la contrainte où
j’avais été durant tout
ce temps-là. J’avais, été mille fois
tenté de rompre le silence que
ces seigneurs m’avaient imposé, pour
leur faire des questions, et
il me fut impossible de dormir le reste
de la nuit.
« Le jour suivant, d’abord que nous
fûmes levés, nous sor-
tîmes pour prendre l’air, et alors je
leur dis : « Seigneurs, je vous