Page 354 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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jambe. Je marchai si longtemps sur le
              sable, que j’en fus très-
              fatigué. À la fin je gagnai un terrain
              plus ferme, et j’étais déjà
              assez éloigné de la mer lorsque je vis
              fort loin au-devant de moi
              comme un grand feu, ce qui me donna
              quelque joie. Je trouverai
              quelqu’un, disais-je, et il n’est pas
              possible que ce feu se soit
              allumé de lui-même. Mais à mesure que
              je m’en approchais,
              mon erreur se dissipait, et je reconnus
              bientôt que ce que j’avais
              pris pour du feu était un château de
              cuivre rouge, que les rayons
              du soleil faisaient paraître de loin
              comme enflammé.

              « Je m’arrêtai près de ce château et
              m’assis, autant pour en
              considérer la structure admirable que
              pour me remettre un peu
              de ma lassitude. Je n’avais pas encore
              donné à cette maison ma-
              gnifique toute l’attention qu’elle
              méritait, quand j’aperçus dix
              jeunes hommes bien faits, qui
              paraissaient venir de la prome-
              nade. Mais ce qui me parut assez
              surprenant, ils étaient tous
              borgnes de l’œil droit. Ils
              accompagnaient un vieillard d’une
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