Page 375 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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pondirent-elles, quel autre sujet
serait capable de nous affliger,
que la nécessité de nous séparer de
vous ? Peut-être ne vous
reverrons-nous jamais ! Si pourtant
vous le vouliez bien et si
vous aviez assez de pouvoir sur vous
pour cela, il ne serait pas
impossible de nous rejoindre. -
Mesdames, repartis-je, je ne
comprends rien à ce que vous dites ; je
vous prie de me parler
plus clairement. »
« - Eh bien ! dit l’une d’elles, pour
vous satisfaire, nous
vous dirons que nous sommes toutes
princesses, filles de rois.
Nous vivons ici ensemble avec
l’agrément que vous avez vu,
mais au bout de chaque année, nous
sommes obligées de nous
absenter pendant quarante jours pour
des devoirs indispensa-
bles, ce qu’il ne nous est pas permis
de révéler ; après quoi nous
revenons dans ce château. L’année finit
hier, il faut que nous
vous quittions aujourd’hui ; c’est ce
qui fait le sujet de notre af-
fliction. Avant que de partir, nous
vous laisserons les clefs de