Page 379 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
P. 379
gées par ordre.
« J’ouvris la première porte et
j’entrai dans un jardin frui-
tier, auquel je crois que dans
l’univers il n’y en a point qui lui
soit comparable. Je ne pense pas même
que celui que notre reli-
gion nous promet après la mort puisse
le surpasser. La symé-
trie, la propreté, la disposition
admirable des arbres,
l’abondance et la diversité des fruits
de mille espèces inconnues,
leur fraîcheur, leur beauté, tout
ravissait ma vue. Je ne dois pas
négliger, madame, de vous faire
remarquer que ce jardin déli-
cieux était arrosé d’une manière fort
singulière : des rigoles,
creusées avec art et proportion,
portaient de l’eau abondam-
ment à la racine des arbres qui en
avaient besoin pour pousser
leurs premières feuilles et leurs
fleurs ; d’autres en portaient
moins à ceux dont les fruits étaient
déjà noués, d’autres encore
moins à ceux où ils grossissaient ;
d’autres n’en portaient que ce
qu’il en fallait précisément à ceux
dont le fruit avait acquis la