Page 412 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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la désolation affreuse que j’avais
              remarquée dans tous les en-
              droits par où j’avais passé.

              « Ma chère dame, dit alors le jeune
              homme, donnez-vous un
              moment de patience. À ces mots il ferma
              l’Alcoran, le mit dans
              un étui précieux et le posa dans la
              niche. Je pris ce temps-là
              pour le considérer attentivement, et je
              lui trouvai tant de grâce
              et de beauté que je sentis des
              mouvements que je n’avais jamais
              sentis jusqu’alors. Il me fit asseoir
              près de lui, et avant qu’il
              commençât son discours, je ne pus
              m’empêcher de lui dire d’un
              air qui lui fit connaître les
              sentiments qu’il m’avait inspirés :
              « Aimable seigneur, cher objet de mon
              âme, on ne peut attendre
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              avec plus d’impatience que j’attends
              l’éclaircissement de tant de
              choses surprenantes qui ont frappé ma
              vue depuis le premier
              pas que j’ai fait pour entrer en votre
              ville, et ma curiosité ne
              saurait être assez tôt satisfaite.
              Parlez, je vous en conjure ; ap-
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