Page 458 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
P. 458
mille, et ils furent envoyés à Rakka en
Mésopotamie, où ils finirent
leurs jours dans la captivité.
et sans verser des larmes, car le grand
vizir Giafar et les Barmé-
cides étaient chéris et honorés pour
leur probité, leur libéralité
et leur désintéressement, non-seulement
à Bagdad, mais même
partout l’empire du calife.
Rien n’empêchait qu’on exécutât l’ordre
irrévocable de ce
prince trop sévère, et on allait ôter
la vie aux plus honnêtes gens
de la ville, lorsqu’un jeune homme
très-bien fait et fort propre-
ment vêtu fendit la presse, pénétra
jusqu’au grand vizir, et après
lui avoir baisé la main : « Souverain
vizir, lui dit-il, chef des
émirs de cette cour, refuge des
pauvres, vous n’êtes pas coupa-
ble du crime pour lequel vous êtes ici.
Retirez-vous et me laissez
expier la mort de la dame qui a été
jetée dans le Tigre. C’est moi
qui suis son meurtrier, et je mérite
d’en être puni. »
Quoique ce discours causât beaucoup de
joie au vizir, il ne