Page 460 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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suis l’assassin : faites-moi mourir, et
ne différez pas. »
La contestation du vieillard et du
jeune homme obligea le
vizir Giafar à les mener tous deux
devant le calife, avec la per-
mission du lieutenant criminel, qui se
faisait un plaisir de le fa-
voriser. Lorsqu’il fut en présence de
ce prince, il baisa la terre
par sept fois et parla de cette manière
: « Commandeur des
croyants, j’amène à votre majesté ce
vieillard et ce jeune
homme, qui se disent tous deux
séparément meurtriers de la
dame. » Alors le calife demanda aux
accusés qui des deux avait
massacré la dame si cruellement et
l’avait jetée dans le Tigre. Le
jeune homme assura que c’était lui ;
mais le vieillard, de son
côté, soutenant le contraire : « Allez,
dit le calife au grand vizir,
faites-les pendre tous deux. - Mais,
sire, dit le vizir, s’il n’y en a
qu’un de criminel, il y aurait de
l’injustice à faire mourir
l’autre. »
À ces paroles, le jeune homme reprit :
« Je jure par le grand