Page 507 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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vais prendre la chose de loin, que le
sultan d’Égypte a un vizir
qui se nomme Schemseddin Mohammed, et
qui a une fille âgé
d’environ vingt ans. C’est la plus
belle et la plus parfaite per-
sonne dont on ait jamais ouï parler. Le
sultan, informé par la
voie publique de la beauté de cette
jeune demoiselle, fit appeler
le vizir son père un de ces derniers
jours, et lui dit : « J’ai appris
que vous avez une fille à marier ; j’ai
envie de l’épouser ; ne vou-
lez-vous pas bien me l’accorder ? » Le
vizir, qui ne s’attendait
pas à cette proposition, en fut un peu
troublé, mais il n’en fut
pas ébloui ; et au lieu de l’accepter
avec joie, ce que d’autres à sa
place n’auraient pas manqué de faire,
il répondit au sultan :
« Sire, je ne suis pas digne de
l’honneur que votre majesté me
veut faire, et je la supplie très-
humblement de ne pas trouver
mauvais que je m’oppose à son dessein.
Vous savez que j’avais
un frère nommé Noureddin Ali, qui
avait, comme moi,
l’honneur d’être un de vos vizirs. Nous
eûmes ensemble une