Page 593 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
P. 593

Scheherazade, en cet endroit apercevant
              le jour, cessa de
              parler. Schahriar ne put s’empêcher de
              rire de ce que Bedreddin
              Hassan avait pris une chose réelle pour
              un songe : Il faut conve-
              nir, dit-il, que cela est très-
              plaisant, et je suis persuadé que le
              lendemain le vizir Schemseddin Mohammed
              et sa belle-sœur
              s’en divertirent extrêmement. - Sire,
              répondit la sultane, c’est
              ce que j’aurai l’honneur de vous
              raconter la nuit prochaine, si
              votre majesté veut bien me laisser
              vivre jusqu’à ce temps-là. Le
              sultan des Indes se leva sans rien
              répliquer à ces paroles, mais il
              était fort éloigné d’avoir une autre
              pensée.

              Scheherazade, réveillée avant le jour,
              reprit ainsi la parole :
              Sire, Bedreddin ne passa pas
              tranquillement la nuit ; il se réveil-
              lait de temps en temps, et se demandait
              à lui-même s’il rêvait ou
              s’il était réveillé. Il se défiait de
              son bonheur, et cherchant à s’en
              assurer, il ouvrait les rideaux et
              parcourait des yeux toute la
   588   589   590   591   592   593   594   595   596   597   598