Page 601 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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peine. » Pendant que la servante
remonta pour faire part au
médecin juif d’une si bonne nouvelle,
le tailleur et sa femme
portèrent promptement le corps du bossu
au haut de l’escalier,
le laissèrent là, et retournèrent chez
eux en diligence.
Cependant la servante ayant dit au
médecin qu’un homme
et une femme l’attendaient à la porte
et le priaient de descendre
pour voir un malade qu’ils avaient
amené, et lui ayant remis
entre les mains l’argent qu’elle avait
reçu, il se laissa transporter
de joie ; se voyant payé d’avance, il
crut que c’était une bonne
pratique qu’on lui amenait et qu’il ne
fallait pas négliger.
« Prends vite de la lumière, dit-il à
la servante, et suis-moi. » En
disant cela il s’avança vers l’escalier
avec tant de précipitation,
qu’il n’attendit point qu’on
l’éclairât, et venant à rencontrer le
bossu, il lui donna du pied dans les
côtes si rudement qu’il le fit
rouler jusqu’au bas de l’escalier. Peu
s’en fallut qu’il ne tombât
et ne roulât avec lui. « Apporte donc
vite de la lumière, cria-t-il