Page 606 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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et il ne savait quelle résolution il
devait prendre.
L’aurore, qui paraissait, obligea
Scheherazade à mettre fin à
son discours ; mais elle en reprit le
fil sur la fin de la nuit sui-
vante, et dit au sultan des Indes :
Sire, le pourvoyeur du sultan de
Casgar, en frappant le bos-
su, n’avait pas pris garde à sa bosse.
Lorsqu’il s’en aperçut, il fit
des imprécations contre lui. « Maudit
bossu, s’écria-t-il, chien
de bossu, plût à Dieu que tu m’eusses
volé toutes mes graisses et
que je ne t’eusse point trouvé ici ! je
ne serais pas dans
l’embarras où je suis pour l’amour de
toi et de ta vilaine bosse.
Étoiles qui brillez aux cieux, ajouta-
t-il, n’ayez de lumière que
pour moi dans un danger si évident ! »
En disant ces paroles, il
chargea le bossu sur ses épaules,
sortit de sa chambre, alla jus-
qu’au bout de la rue, où, l’ayant posé
debout et appuyé contre
une boutique, il reprit le chemin de sa
maison sans regarder
derrière lui.