Page 602 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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à sa servante. » Enfin elle arriva ; il
descendit avec elle, et trou-
vant que ce qui avait roulé était un
homme mort, il fut tellement
effrayé de ce spectacle, qu’il invoqua
Moïse, Aaron, Josué, Es-
dras et tous les autres prophètes de sa
loi. « Malheureux que je
suis ! disait-il, pourquoi ai-je voulu
descendre sans lumière ?
J’ai achevé de tuer ce malade qu’on
m’avait amené. Je suis
cause de sa mort, et si le bon âne
d’Esdras ne vient à mon se-
cours, je suis perdu. Hélas ! on va
bientôt me tirer de chez moi
comme un meurtrier. »
Malgré le trouble qui l’agitait, il ne
laissa pas d’avoir la pré-
caution de fermer sa porte, de peur que
par hasard quelqu’un
venant à passer par la rue, ne
s’aperçût du malheur dont il se
croyait la cause. Il prit ensuite le
cadavre, le porta dans la
chambre de sa femme, qui faillit à
s’évanouir quand elle le vit
entrer avec cette fatale charge. « Ah !
c’est fait de nous, s’écria-t-
elle, si nous ne trouvons moyen de
mettre cette nuit, hors de