Page 605 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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voleur, il se saisit d’un gros bâton,
              avec quoi courant droit au
              bossu : « Ah ! ah ! lui dit-il, je
              m’imaginais que c’étaient les rats
              et les souris qui mangeaient mon beurre
              et mes graisses, et c’est
              toi qui descends par la cheminée pour
              me voler ! Je ne crois pas
              qu’il te reprenne jamais envie d’y
              revenir. » En achevant ces
              mots, il frappe le bossu et lui donne
              plusieurs coups de bâton.
              Le cadavre tombe le nez contre terre.
              Le pourvoyeur redouble
              ses coups ; mais remarquant enfin que
              le corps qu’il frappe est
              sans mouvement, il s’arrête pour le
              considérer. Alors voyant que
              c’était un cadavre, la crainte commença
              de succéder à la colère.
              « Qu’ai-je fait, misérable ! dit-il :
              je viens d’assommer un
              homme. Ah ! j’ai porté trop loin ma
              vengeance ! Grand Dieu, si
              vous n’avez pitié de moi, c’est fait de
              ma vie. Maudites soient
              mille fois les graisses et les huiles
              qui sont cause que j’ai commis
              une action si criminelle ! » Il demeura
              pâle et défait. Il croyait
              déjà voir les ministres de la justice
              qui le traînaient au supplice,
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