Page 607 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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Quelques moments avant le jour, un
marchand chrétien, qui
était fort riche et qui fournissait au
palais du sultan la plupart
des choses dont on y avait besoin,
après avoir passé la nuit en
débauche, s’avisa de sortir de chez lui
pour aller au bain. Quoi-
qu’il fût ivre, il ne laissa pas de
remarquer que la nuit était fort
avancée et qu’on allait bientôt appeler
à la prière de la pointe du
jour : c’est pourquoi, précipitant ses
pas, il se hâtait d’arriver au
bain, de peur que quelque musulman, en
allant à la mosquée, ne
le rencontrât et ne le menât en prison
comme un ivrogne.
Néanmoins, quand il fut au bout de la
rue, il s’arrêta, pour quel-
que besoin, contre la boutique où le
pourvoyeur du sultan avait
mis le corps du bossu, lequel, venant à
être ébranlé, tomba sur
le dos du marchand, qui, dans la pensée
que c’était un voleur
qui l’attaquait, le renversa par terre
d’un coup de poing qu’il lui
déchargea sur la tête : il lui en donna
beaucoup d’autres ensuite
et se mit à crier au voleur.