Page 612 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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sans attendre que ma servante eût
allumé une chandelle, et,
dans l’obscurité, venant à donner du
pied contre le malade, je le
fis rouler jusqu’au bas de l’escalier ;
enfin je vis qu’il était mort
et que c’était le musulman bossu dont
on veut aujourd’hui ven-
ger le trépas. Nous prîmes le cadavre,
ma femme et moi, nous le
portâmes sur notre toit, d’où nous
passâmes sur celui du pour-
voyeur, notre voisin, que vous alliez
faire mourir injustement, et
nous le descendîmes dans sa chambre par
la cheminée. Le
pourvoyeur l’ayant trouvé chez lui, l’a
traité comme un voleur,
l’a frappé, et a cru l’avoir tué ; mais
cela n’est pas, comme vous
le voyez par ma déposition. Je suis
donc le seul auteur du meur-
tre, et, quoique je le sois contre mon
intention, j’ai résolu
d’expier mon crime pour n’avoir pas à
me reprocher la mort de
deux musulmans en souffrant que vous
ôtiez la vie, au pour-
voyeur du sultan, dont je viens de vous
révéler l’innocence.
Renvoyez-le donc, s’il vous plaît, et
me mettez à sa place, puis-